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La coiffure est un thème abordé par plusieurs artistes de la collection. La série la plus emblématique sur le sujet est « Hairstyles » du photographe nigérian J.D. ‘Okhai Ojeikere. « Le photographe nigérian a consacré des milliers d’images aux signes de la tradition dans son pays. Il s’est ainsi intéressé aux coiffures des femmes nigérianes, qu’il a photographiées de manière compulsive. Mémoire de l’éphémère, ses images forment une mosaïque des spécificités capillaires et ont acquis une reconnaissance internationale à partir du milieu des années 1990. Cette série est constituée de plus d’un millier d’images en noir et blanc accumulées au fil des décennies. Les femmes posent le plus souvent de dos, anonymes, voire parfois de profil ou de face. Les photographies sont réalisées dans le studio d’Ojeikere ou dans la rue. Le cadrage est centré sur la coiffure et s’attarde sur les méandres formés autour du crâne. Cette série met en avant l’immense variété des coiffures, associées à différents événements de la vie. Elles possèdent un caractère à la fois documentaire et esthétique. »

L’artiste française Pauline Guerrier s’est inspirée du travail de J.D. ‘Okhai Ojeikere pour créer ses œuvres durant une résidence à la Fondation Zinsou. « Il fut témoin du rôle de ces coiffures, qu’il a photographié durant toute sa vie, et de leur évolution. Ojeikere en parlait déjà comme des sculptures, c’est d’ailleurs pour cela qu’il photographiait les femmes de dos, pour saisir dans ses clichés la plus grande partie du volume et souligner leur aspect sculptural. J’ai découvert, grâce à son travail, que les tresses, les raies des tissages, forment des pleins et des vides très précis. Les formes de ces coiffures ont du sens, certaines sont témoins de vie, conçues pour des mariages ou des traditions spécifiques. Certaines marquent le passage à l’âge adulte, une appartenance ethnique. « L’Agaracha », par exemple, se porte au quotidien, « l’Ananas » est plus mondain, la « Mai Bu » se porte pour les grandes occasions. Mais toutes, au final, subliment le corps des femmes grâce à ces arabesques de cheveux. Aujourd’hui, les cheveux utilisés pour ces coiffures sont en majorité synthétiques… Finalement, ces mèches resteront après celles qui les portent, tout comme les photos de J.D.’Okhai Ojeikere… Il est quand même intéressant de se poser la question de la durabilité de ces matières. Elles font partie intégrante de la consommation africaine. […] Ces sculptures sont témoins de la complexité et de la précision de ce travail. Montée sur des grilles de pêche en métal, chaque mèche est brodée à la main, telle une toison d’or. Les vides que l’on voit entre les mèches s’apparentent quant à eux aux crânes de ces femmes qui font contraste avec la noirceur du tissage. Ces sculptures sont un hommage à la beauté des traditions africaines. » (Pauline Guerrier)

 

Dans l’œuvre Le bain de l’enfant du peintre congolais Moké, on peut observer une scène intime au sein d’un foyer mettant en scène plusieurs femmes s’adonnant aux activités de coiffure en même temps qu’elles prodiguent les soins aux enfants.

 

Les sculpteurs Kifouli Dossou et Wabi Dossou nous donnent à voir également des exemples de tresses et coiffures portées par les femmes africaines, avec leurs masques Guélédé. La tradition Guélédé est « pratiquée par la communauté Yoruba et Nagô établie au Bénin, au Nigéria et au Togo. Depuis plus d’un siècle, cette cérémonie a pour but de rendre hommage à la mère primordiale, Iyà Nlà, et au rôle que jouent les femmes dans l’organisation sociale et le développement de la société. » 

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